Tour à tour inquiètes et sereines les années s'écoulent sans bruit laissant comme un manteau de laine sur tous les hivers de nos vies- Yves Duteil

lundi 6 mars 2017

[ Livre] Dans mon pays, loin de mon pays de Lili Sorel : On la trouvait plutôt jolie Lili, elle arrivait de....

«  Comment écrire sa propre histoire ? […] Comment écrire un récit sur une vie qui a connu décès et blessures sans meurtrir encore plus profondément ceux qui font partie de cette vie ? »

Lili Sorel dans ce roman nous relate son histoire, celle d’une enfant coupée de sa mère, de ses origines, d’une partie de son identité. Il y a des sujets dont on ne parle pas dans les familles, des non dits qui blessent. Pour cet enfant, sa mère est un sujet tabou. Toute sa vie, elle se posera un tas de questions sur cette douloureuse absence et  tentera de jouer le rôle de maman auprès de son petit frère, qu’elle adore plus que tout au monde. Petit Pierre et Lili, deux enfants qu’on voit grandir au cours de la lecture, toujours mains dans la main. De l’enfance à l’âge adulte en passant par l’adolescence, Lili nous emmène au cours des chapitres dans son combat à la recherche d’elle-même.

«  Je ne veux pas qu’on caresse mes cheveux comme si j’étais un chiot. Je veux juste que maman rentre du Congo et vienne nous chercher, petit Pierre et moi. J’ai quatre ans,  des «  cheveux crollés » et de la terre rouge du Katanga collée à mes semelles. »

Mon avis :

Les romans autobiographiques ou issus d’histoires vraies ont ce pouvoir, celui de nous toucher. On ne peut ignorer les sentiments de ces enfants coupés en deux, forcés de grandir sans celle qui leur a donné la vie. La complexité des événements, des choix de certains protagonistes  nous dépeignent une partie de notre histoire à nous les belges, celle de la colonisation du Congo. Et loin des cours d’Histoire, ce témoignage lourd en émotions est un partage, un don de soi.

« Je décide d’écrire un livre qui raconterait les aventures, les souhaits, les blessures et le combat de deux enfants métis, une sœur et son petit frère, privés de leur mère et d’un de leurs pays, riant malgré tout. »

 Lili nous livre sa vie ainsi que celle de ses proches. On partage avec elle son quotidien dès le début des premières lignes, et les émotions qu’elle transmet m’ont chamboulé. Hé oui… on passe du rire car Lili est une personne pleine de vie… aux pleurs. 

«  Je t’aime maman, j’ai mis trente ans à te le dire mais oui je t’aime, je ne t’ai jamais oubliée et je ne t’oublierais jamais. »

Selon moi, elle  a réussi avec brio à rendre hommage à ces personnes qu’elle a tant aimé. Dans cette histoire, il n’y a pas de méchants ou de gentils, pas de jugements sur ce qui s’est déroulé à l’époque.  Ce roman est sa manière de ne plus taire, d’avoir le droit de parler de son passé. Son véritable combat est  celui contre l’oubli.

 « La magie des mots et le pouvoir de la parole me guérissent aujourd’hui.  Ce qui m’a été refusé avant est ma joie aujourd’hui.»

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Je vous  conseille vivement cette centaine de pages riches en émotions, cette  rencontre qu’on ne peut oublier !

Pour aller plus loin :


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