Tour à tour inquiètes et sereines les années s'écoulent sans bruit laissant comme un manteau de laine sur tous les hivers de nos vies- Yves Duteil

dimanche 16 octobre 2016

[Livre] Le Paris des merveilles, tome 1 : Les enchantements d'Ambremer de Pierre Pevel


« ll était une fois le Paris des Merveilles…»

A présent imaginez…

« Imaginez des nuées d’oiseaux multicolores nichées parmi les gargouilles de Notre-Dame ; imaginez que, sur les Champs-Élysées, le feuillage des arbres diffuse à la nuit une douce lumière mordorée ; imaginez des sirènes dans la Seine ; imaginez une ondine pour chaque fontaine, une dryade pour chaque square ; imaginez des saules rieurs qui s’esclaffent ; imaginez des chats ailés, un rien pédants, discutant philosophie ; (…) imaginez la tour Eiffel bâtie dans un bois blanc qui chante à la lune (…)   imaginez des chênes centenaires, et sages, et bavards ; imaginez une licorne dans le parc des Buttes-Chaumont (…)

Imaginez tout cela, et vous aurez une (petite) idée du Paris des Merveilles… »

Pierre Pevel

Bienvenue à Paris chers voyageurs du futur ! J’espère que votre trajet  s’est bien déroulé  et que votre séjour au sein de la capitale  vous sera  fort agréable. 
Votre guide, monsieur Pierre Pevel, vous fera découvrir un Paris Belle Epoque absent de tous vos livres d’histoires. Et cela,  à travers  une aventure rocambolesque au côté du célèbre  mage Louis Denizart Hippolyte Griffont.

Meurtres, trafics, enlèvements, courses poursuites… une enquêtemagie et créatures croiseront votre chemin à chaque coin de rue.

 Garanti ou remboursé !
Mon avis :

Et c’est ainsi que j’ai débarqué en plein cœur du 20e siècle ! Je m’étais installée confortablement sous ma couverture en mode pacha et lorsque j’ai commencé à lire les premières lignes, je me suis fait kidnappée par l’auteur et pouf…. Je me suis retrouvée dans un train à vapeur reliant Saint-Pétersbourg à Varsovie en plein coeur d'une aventure des plus mouvementées de la baronne de Saint-Gil. 

« Et voilà comment on se réveille sans le vouloir dans un train que l’on ne connait pas et qui roule vers une destination que l’on ignore dans un but mystérieux » Si vous êtes des passionnés de trains ou que comme moi c’est le meilleur endroit pour lire votre livre, alors vous ne serait pas déçu. Car des  trains dans ce livre, vous allez en prendre ! 
Et le temps de reprendre mes esprits, j’étais à Paris devant la devanture du mage Griffont où j’ai pu y faire sa connaissance et prendre le thé en sa compagnie. Et là, j’ai fait la rencontre  du personnage coup de cœur qui comme vous vous en doutez n’est nul autre que le chat-ailé Azincourt. 
MAIS C'EST UN CHAT QUI PAAAAARLE!!!!

Azincourt c’est le compagnon du mage, un chat bleu-gris taquin à l’accent so British. Il est pour ne citer que quelques exemples, ce qu’est Salem à Sabrina ou bien encore Archimède à Merlin. Selon moi avec Griffont, ils forment un duo exceptionnel où chamailleries et sarcasmes sont de la partie. En faisant des recherches sur la Toile, je me suis rendue compte que le prénom Azincourt provenait certainement du nom d’une commune française dans le Pas-de-Calais. Et si l’auteur l’a associé à un chat, cela n’est évidemment pas anodin.



(La Parenthèse)









André Malraux, auteur de la Condition Humaine entre autres et ministre des affaires culturelles du général Charles de Gaulle, est connu pour sa passion pour les chats.  Sa théorie au sujet de la défaite cuisante des français à la  bataille d’Azincourt (1415, guerre de Cent Ans) serait que l’armé anglaise avait une capitainerie de chats qui aurait fait fuir les rats vers l’armée française. Les rats auraient donc rongés les cordes de leurs arcs. Théorie romanesque d’un fabulateur reconnu, mais qui ne manque pas d’attrait, avouons-le. Son ami, le général Charles de Gaulle n’y croyait pas non plus. Les anglais avaient juste de meilleures armes à longues portées voilà tout. Mais ce qui est intéressant pour notre cas, c’est que  le général avait un chat nommé gris-gris, un magnifique chartreux faisant partie intégrante de la maison.

Vous le voyez maintenant le clin d’œil ? Un chartreux à l’accent British nommé Azincourt de surcroit, je ne pense pas que cela soit une coïncidence

On pourrait rajouter aussi  que Balthus, diminutif de Balthazar, une autre connaissance d’André Malraux, est un artiste du 20e siècle qui représentait bien souvent  son animal fétiche : le chat. Une de ses œuvres les plus connues est son autoportrait «  Le Roi des Chats », surnom qu’il aimait se donner. Son chat Mitsou quant à lui était un chartreux (tiens donc). Vous comprenez désormais que j’aime trouver des correspondances et élucider des petits mystères moi aussi. Donc, un des personnages du roman, le chêne centenaire s’appelle Balthazar et s’entretient régulièrement avec Mr Griffont.  Bizarre non ? Rien ne prouve quoique ce soit, mais cela reste assez troublant. 
Oui, Pierre Pevel nous partage avec brio de nombreuses œuvres et personnalités à travers son roman. Le narrateur instaure dès le départ un dialogue avec nous, lecteurs spectateurs qui se laissent guider tout au long du récit. Il nous invite même au passage à lire un livre, nous pose des questions... Cette relation privilégiée nous donne un rôle précis : résoudre l’énigme en fonction des informations dissimulées au fur et à mesure. 
Le Paris des Merveilles est un savant mélange de divers genres différents. On y retrouve le goût de l’auteur pour l’histoire, l’univers féerique, l’ambiance à la James Bond
Vous l’aurez compris j’ai bien aimé ce 1e tome ! Je me suis crue dans un roman-feuilleton, l’action est omniprésente et les péripéties s’enchaînent très rapidement. D’une enquête pourrait-on dire de routine, notre héros se retrouve dans une intrigue impliquant de nombreux personnages hauts en couleur.
« Bigre ! conclut le chêne. Que de mystères ! »

 Les lenteurs dues généralement  à de longues descriptions ne sont pas présentes dans ce livre, mettant ainsi en avant la rapidité de l’action. Mais l’univers est tout de même bien détaillé. L’auteur arrive à nous disperser des éléments par-ci par-là  majoritairement dans les dialogues et je suis sûre que les tomes suivants m’éclaireront sur de nombreux points et notamment sur l’Outre-Monde en lui-même.

[Mon conseil : N’hésitez pas à vous arrêter dans votre lecture et à reprendre un peu plus tard. Ce livre n’est selon moi, pas à lire d’une seule traite pour être pleinement apprécié.]


[ATTENTION PEUT CONTENIR DES TRACES DE SPOIL ]



Mon seul bémol, est le cliché concernant les « méchants ». On dirait du vu et revu ! Lyssandre d’Ambremer, la jumelle « diabolique » de la reine Méliane. Pfffff…. La gémellité est assez courante dans les œuvres en général et bien sûr y a toujours parmi eux un bon et un mauvais. Prenons un exemple qui m’est venu au court de ma lecture : L’Enchanteresse de Fairytopia et sa sœur jumelle diabolique Laverna. Mais j’ai déjà perçu que la reine d’OutreMonde n’est pas aussi irréprochable qu’on pourrait le croire. J’espère que dans les tomes à venir, il y aura moins ce contraste gentil-méchant



Pour finir, je n'ai qu'une chose à vous dire : lisez  "Le Paris des Merveilles" si vous adorez l'aventure et l'univers des fées ! En plus, les illustrations de la réédition sont magnifiques. Xavier Colette nous a offert un petit bijou imprégné d'Art Nouveau. Cet illustrateur d'origine belge a réalisé notamment les illustrations du célèbre jeu Timeline.  Je vous laisse finalement sur une petite touche musicale. A bientôt =^-^=


1 commentaire:

  1. Ca fait un moment que je vois ce livre et l'ambiance XXe siècle me séduit énormément... mais les magiciens, les fées, les licornes... c'est pas vraiment ma tasse de thé :/
    En plus ton article donne vraiment envie et les critiques sont bonnes, mais le côté fantaisy me rend un peu frileuse...

    Argh ! Cruel dilemme !!

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